Kernavélo invite les habitant.e.s de Quimper Bretagne Occidentale et de Cornouaille à participer à une vélobulation, mercredi 10 juin 2020, à Quimper, de 18h à 19h. Une déambulation à vélo pour réclamer une vraie politique cyclable, financée et structurée sur tout le territoire de QBO en lien avec les intercommunalités de Cornouaille.

Le principe de cette action reste le même : un circuit publié sur les réseaux sociaux, mais pas de rassemblement, pas de point de départ, ni de point d’arrivée. Et une participation à horaire libre, dans la limite du créneau horaire défini, en suivant le parcours mis en ligne [cliquer pour élargir]

La presse locale se fait l’écho de la suppression programmée des couloirs BUS+VELO à Quimper.

M. Jolivet, maire de Quimper, vient de décider que la suppression des couloirs BUS + VELO sera effective avant le 1er juillet : selon lui, peu de vélos circulent sur ces aménagements provisoires.

L’association Kernavélo partage cette observation : il est difficile en effet de repérer des cyclistes sur les aménagements cyclables pour la bonne raison qu’ils sont déjà passés! Les salariés, lorsqu’ils ne télétravaillent pas, démarrent leur journée à des horaires échelonnés et décalés qui, en l’absence de comptage rigoureux, rendent impossible la moindre évaluation numérique. Dans le même registre, on pourrait déplorer que les parkings automobiles le long des Allées de Locmaria soient vides le soir, la nuit et le week-end : à quoi servent donc ces parkings qui font obstacle à la création de pistes cyclables sécurisées?

Kernavélo regrette cette conclusion hâtive à une expérimentation pourtant intéressante dont on n’aura pas eu le temps de tirer entièrement toutes les leçons. La décision de M. le maire porte un sérieux coup de frein à l’essor tant espéré de la pratique du vélo au quotidien. Et elle risque par ricochet de pénaliser la fluidité et la performance globale du réseau de transports en commun pourtant fortement impacté en ces temps de pandémie.

Rappelons que ces aménagements temporaires, à l’origine réclamés par Kernavélo (courrier du 23 avril), s’inscrivaient dans la stratégie nationale de sortie progressive du confinement. Ils devaient pallier à la désaffection des transports en commun, encourager la pratique du vélo pour éviter un report excessif et paralysant vers la voiture individuelle. Cette mise en œuvre d’un urbanisme « tactique » à la fois novateur et porteur de résilience, aurait dû rendre plus sécurisante et attractive la pratique du vélo à Quimper.

Le manque flagrant de sécurité et de continuité cyclable sont un des freins principaux au développement du vélo, faiblesses dénoncées par les Quimpérois qui y voient une entrave à un report significatif de la voiture vers le vélo pour les déplacements individuels de moins de 5 km (cf baromètre des villes cyclables 2019, note F attribuée à Quimper = climat cyclable défavorable).

A Quimper, les couloirs temporaires BUS+VELO ont souffert dès leur mise en oeuvre de graves discontinuités et d’un niveau de sécurisation bien en deçà des attentes. Dangereux en fin de section et déconnectés des centres d’intérêt, les couloirs n’ont pas convaincu la plupart des cyclistes, à plus forte raison les moins expérimentés d’entre nous, découragés dès lors que les conditions de sécurité ne sont pas réunies.
Kernavélo, bien que force de proposition pour améliorer et renforcer le réseau, est restée sur la touche malgré les promesses de concertation répétées mais jamais réalisées.

Sous-utilisés par les cyclistes, les couloirs BUS+VELO sont cependant un atout pour les transports en commun. Alors que les bus ont circulé quasiment à vide pendant près d’un mois, ils commencent à se remplir de nouveau. Les couloirs BUS+VELO améliorent sensiblement la ponctualité, la fréquence et le potentiel opérationnel des réseaux de transport QUB et BreizhGo. En période de pandémie, ils répondent aux objectifs combinés d’efficacité et de maîtrise du taux de remplissage des bus. Ils aident ainsi à améliorer les conditions de transport et la distanciation physique à leur bord.

C’est pourtant maintenant, à quelques jours du second tour des élections municipales, que leur suppression est enclenchée. Manque de cohérence de la part de M. Jolivet, fervent défenseur des transports en commun ? Hasard du calendrier ou tactique politique et opportunisme de M. le maire de Quimper, candidat à sa propre succession ? La décision n’aurait-elle pas dû être mise en attente et prise par la prochaine équipe élue à partir du 28 juin prochain, date du second tour ?

Si les aménagements cyclables de transition (ACT) manquent d’attractivité, c’est parce qu’ils résultent d’une absence prolongée de politique cyclable et d’un défaut de planification en amont de la décision. A cela s’ajoute un manque de culture sécurité, un retard dans la compréhension de ce qu’est un système vélo articulé avec celui des transports en commun et l’incapacité des pouvoirs publics à coopérer avec les acteurs associatifs. Les ACT étaient pourtant l’occasion d’expérimenter des formes nouvelles d’urbanisme et de transversalité dans la perspective des aménagements de demain. Plus que jamais les élus des communes du territoire de l’agglomération Quimper Bretagne Occidentale vont devoir prendre en compte l’évolution des mentalités de leurs concitoyens, mentalités façonnées par les réalités sociales, climatiques  et environnementales qui bousculent notre quotidien et dictent notre conduite à tenir pour bâtir un avenir sinon durable, du moins vivable.

Planifié Aménagements
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